Alors que Genève s’apprête à voter sur l’initiative « Pour une transition rapide vers le solaire » (IN 191), le débat public met en lumière deux visions opposées de la transition énergétique. L’initiative propose d’imposer des panneaux photovoltaïques sur toutes les surfaces des bâtiments, sans distinction, tandis que le contre-projet défendu par l’USPI Genève privilégie une approche pragmatique, connectée aux réalités du terrain et à l’expérience des professionnels du secteur immobilier.
Pour l’USPI Genève, la transition énergétique doit se faire avec méthode, en hiérarchisant les priorités et en tenant compte de la faisabilité technique et économique. Bruno Frisa, architecte spécialiste des rénovations durables chez nous et membre de la commission technique de l’USPI Genève, insiste : « Les mesures environnementales consistent prioritairement à passer par un assainissement global des bâtiments. Dans les faits, il faut s’occuper de l’isolation des batiments, puis changer le mode de chauffage avec des énergies renouvelables et, enfin, le solaire. » Généraliser la pose de panneaux partout, comme le prévoit l’initiative, risque d’entraîner des surcoûts et des démarches administratives lourdes, sans garantir une réelle efficacité.
Une réalité souvent ignorée : chaque installation de panneaux solaires nécessite la mise en place d’échafaudages sur toutes les façades et le toit, ce qui fait exploser les coûts. Selon Bruno Frisa, « les coûts liés à l’achat des panneaux ne représentent qu’un tiers du coût final, alors que ceux des travaux préparatoires s’élèvent à deux tiers ». De plus, toutes les toitures ne présentent pas une orientation ou une capacité de charge adaptée, et l’obtention des autorisations reste un obstacle non négligeable.
Le contre-projet cible en priorité les toitures des bâtiments industriels, administratifs, neufs ou en rénovation : des surfaces techniquement adaptées et économiquement rentables. Il intègre aussi le solaire thermique, particulièrement pertinent pour la production d’eau chaude sanitaire dans le résidentiel. « Le solaire thermique a toute sa place dans le mix énergétique genevois. Il est efficace, moins gourmand en matières premières et permet de répondre à un besoin constant sans devoir surdimensionner les installations photovoltaïques », précise Bruno Frisa.
Face à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, aux lourdeurs administratives et aux contraintes structurelles, le contre-projet s’impose comme une solution réaliste et durable. Il mise sur une montée en compétence du secteur, une adaptation aux spécificités de chaque bâtiment et une dynamique d’incitation plutôt que d’obligation généralisée. Pour l’USPI Genève, cette stratégie ciblée, flexible et connectée au terrain est la meilleure voie pour réussir la transition énergétique à Genève, de façon efficace et économiquement viable.
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